Bonsoir chers clients,
En ce début de semaine et surtout en cette fin de trimestre, l’étrangeté de la période que l’on traverse sur les marchés financiers s’est poursuivie. Afin d’illustrer à quel point l’environnement actuel d’investissement est loin d’être «normal», rappelons le comportement du jour des places boursières au Canada et aux USA en parallèle avec des nouvelles moins que reluisantes :
Illustration au Canada :
La réaction de l’indice TSX à ces nouvelles? Il a terminé la journée en territoire positif.
Illustration aux USA :
La réaction des bourses américaines (S&P, Dow, NASDAQ) à ces nouvelles? Une séance en territoire positif aussi.
Rappelons que le même phénomène s’était produit la semaine dernière alors que les marchés avaient fini à la hausse la journée même où on avait annoncé le plus haut nombre de nouveaux chômeurs de l’histoire des États-Unis. La réalité est qu’il faudra sans doute s’attendre à voir des phénomènes difficiles à expliquer en termes logiques au cours des prochaines semaines alors que les autorités se démènent avec une situation jamais vue et dont l’incertitude est quasi-totale.
Certains facteurs connus peuvent cependant expliquer en partie ces mouvements boursiers détachés des nouvelles économiques réelles :
Quelle volatilité?
Autre phénomène très humain en finance : les investisseurs finissent par s’habituer à tout et ils en oublient le gros bon sens quand les surprises quotidiennes deviennent la nouvelle réalité. À cet égard, l’une des mesures de volatilité du marché américain les plus suivies demeure l’indice VIX, basé sur un ensemble d’options sur le S&P500. Cet indice se situe normalement aux alentours de 20, ce qu’on pourrait qualifier d’environnement standard.
Or au milieu du mois de mars, il a brièvement dépassé les 80 alors que les journées records à la hausse et à la baisse se succédaient sur les bourses. Puis le VIX est par la suite redescendu graduellement pour terminer aujourd’hui sous les 60 pour la première fois depuis. Dans l’absolu, la volatilité actuelle demeure donc sans conteste à un niveau extrêmement élevé, mais relativement au sommet de la mi-mars ce niveau donne pratiquement l’impression de n’être plus un problème. Tout est relatif, disait Einstein. Dommage que E=mc2 n’aide pas à prévoir les mouvements de la bourse.
Un épisode différent
Depuis la Grande Dépression des années 30, les marchés boursiers ont connu une bonne vingtaine d’épisodes où des pertes de plus de 20% étaient encaissées. Ces événements périodiques sont en quelque sorte dans la nature des choses et arrivent donc en moyenne environ deux fois par décennie. Dans une douzaine de ces cas, les pertes étaient même de 30% ou plus, donc environ aux 7 ans en moyenne. Cet élément de risque fait partie intrinsèque de l’investissement et va de pair avec la recherche de rendement. Ceci dit, la plupart des crises précédentes comportaient moins d’incertitude (corona en tête) que le cas qui nous occupe.
Pour citer l’analyste Ben Carlson, le manque de repères habituels est tellement évident actuellement que l’un des actifs qu’il faut absolument détenir est l’humilité. Dans cette optique, nous continuons donc à penser qu’il faudra d’abord attendre de traverser le deuxième trimestre qui s’amorce, avec toutes les nouvelles difficiles qu’il comportera, avant d’avoir une image plus claire de ce qu’on trouvera de l’autre côté.
Dans tous les cas, notre priorité demeure la préservation de vos actifs. C’est pourquoi notre positionnement défensif, qui a jusqu’ici été extrêmement salutaire, demeure la stratégie que nous adoptons alors que l’on suit toujours d’aussi près tous les développements significatifs. Avec un tel coussin défensif en banque, la prudence est nettement mieux avisée que la témérité.
Q2 > Q1 ?
Notons que le trimestre qui se termine demain aura été le pire de l’histoire boursière en Europe et le pire depuis la crise de 2008 pour l’Amérique du Nord. Le moment viendra évidemment de reconsidérer l’économie comme étant solide et digne de confiance sur le plan boursier, mais ce n’est pas ce que laissent présager les signaux actuels. Est-ce que la reprise se pointera au troisième trimestre ou plutôt en fin d’année, voyons les choses évoluer en espérant que le coronavirus, principal responsable de la situation, soit vaincu le plus rapidement possible.
Comme toujours, n’hésitez pas à nous contacter pour toute question, et surtout prenez bien soin des vôtres!
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