Note sur les portefeuilles

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Bonjour à tous,

Une brève note pour vous tenir informés de ce sur quoi nous avons travaillé ces jours-ci.

Comme vous le savez, nos portefeuilles défensifs ont bien résisté aux mouvements de marché exceptionnels de cette semaine.

Compte tenu que nous prévoyons que les événements récents sur les marchés financiers vont fort probablement se répercuter sur l’économie réelle au cours des 3 à 6 prochains mois, nous favorisons un renforcement défensif des portefeuilles. Ce rééquilibrage fait en sorte qu’aucun portefeuille ne sera globalement plus risqué que 70/30 (i.e. minimum 70% obligataire et maximum 30% boursier + cash). De plus, nous avons révisé la composition interne de la partie obligataire pour nous éloigner du crédit corporatif et nous concentrer davantage sur la solidité des obligations gouvernementales.

Voici quelques éléments qui ont motivé ces positionnements :

  • Il ne s’agit pas selon nous d’un mouvement de marché éphémère qu’on oubliera la semaine prochaine mais plutôt d’un contexte d’incertitude qui se prolongera pour une bonne partie de 2020, ce qui nous incite à la prudence avant d’éventuellement rétablir l’exposition aux actifs plus risqués comme les actions.
  • Si les consignes de rester à la maison pour contrer le Covid-19 se multiplient au cours des prochains jours et semaines, l’effet sur l’économie générale en sera un de ralentissement (consommation à la baisse, échanges commerciaux à la baisse, revenus des entreprises à la baisse, etc.).
  • Si l’on ajoute au portrait les arrêts de production récents en Chine et les blocus ferroviaires au Canada, on peut penser que les approvisionnements industriels pourront prendre un certain temps à revenir à une situation parfaitement normale.
  • Les taux d’intérêt des banques centrales partout dans le monde ne seront clairement pas appelés à augmenter étant donné le sentiment actuel sur les marchés, ce qui ne nuira donc pas à la classe d’actif obligataire (souvenons-nous que la valeur des obligations bouge en sens inverse des taux d’intérêt).
  • Comme l’incertitude économique aura un impact sur les revenus et la croissance des entreprises, les spreads de crédit (i.e. le risque perçu) sur les obligations corporatives causeront une pression à la baisse sur leur valeur marchande.
  • À titre d’exemple particulier, le secteur des transports aériens est l’un des premiers touchés par les événements actuels. Une compagnie comme Delta Airlines qui venait tout juste de voir sa cote de crédit Investment Grade confirmée par Moody’s avec par surcroît une perspective positive, affiche actuellement des spreads de crédit obligataires qui la situent en territoire d’obligations spéculatives (Junk Bonds).
  • Les spreads de crédit observés sur les marchés peuvent souvent être précurseurs de certaines décotes effectuées par les agences de crédit comme Standard & Poor’s ou Moody’s. Or actuellement, près de 375 milliards d’obligations Investment Grade transigent à des niveaux de Junk Bonds. Cette donnée appuie notre décision de réduire notre exposition aux obligations corporatives au bénéfice des obligations gouvernementales.

Voilà pour un bref survol des rééquilibrages effectués. La situation évolue au jour le jour et nous la suivons avec toute l’attention que vos portefeuilles méritent.

Bonne fin de journée à vous, et surtout lavez-vous bien les mains…

Votre équipe